C'est la première journée de notre voyage. Notre croisière au milieu de cette mer de glace a été annulée aujourd'hui car les vagues étaient trop grosses. Tant pis, on essayera de faire notre tour en bateau demain. Comme nous avions pas mal de temps de libre à cause de ce changement de programme, nous en avons profité pour aller au parc Kitahama, sanctuaire où de nombreux oiseaux sauvages viennent passer l'hiver. Selon notre programme, notre bus devait s'y arrêter 15 minutes demain mais bon, je ne suis pas japonais et 15 minutes de visite ne me suffiront pas alors autant profiter de ce temps libre aujourd'hui pour y aller. Comme nous avions assez de temps, nous sommes aussi allés nous balader au bord de mer pour y voir ces plaques de glaces (流氷 - ryuuhyou) de plus près. Ce sont des sortes d'iceberg mais leur formation et leur forme finale est différente. Lorsque la température de l'eau de mer descend en dessous de 2.8 degrés, des paillettes de glace commence à se former et en se superposant les unes aux autres, créent des plaques de glace qui, au fil de leur développement, augmentent en diamètre et en épaisseur. Ces plaques se forment dans la mer d'Okhotsk (mer voisine de la mer de Bering, entre la Russie et l'Alaska) et les courants marins crée une bande de glace qui s'allonge et s'affine jusqu'à former une sorte de langue qui divise la mer d'Okhotsk en deux et atteint parfois (suivant les conditions météos et autres effets liées au réchauffement climatique) les rives d'Hokkaido, juste entre Abashiri et Utoro (voir carte d'Hokkaido). Justement, par le passé des plaques de plusieurs mètres de haut étaient visibles mais depuis plusieurs années, leur épaisseur n'a cessé de diminuer. Parfois même, les plaques de glace n'atteignent les côtes d'Hokkaido que quelques jours par an seulement, comme ce fut le cas l'an passé. Nous avons eu de la chance lors de notre voyage puisque 2-3 jours avant notre arrivée, la mer était bleue, sans aucun signe de glace et d'un seul coup, les blocs blancs sont arrivés et ont changé l'aspect de l'horizon : du blanc à perte de vue !